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Située dans le désert libyque, à 200 km de la Vallée du Nil, l'oasis de Kharga s'étire le long d’une étroite dépression de 160 km. À son extrémité méridionale, la zone de Tell Douch est, depuis 1976, l’objet de campagnes de fouilles conduites par l'Institut français d’archéologie orientale (IFAO).
À partir de 1994, l’équipe dirigée par le regretté Michel Wuttmann concentra ses recherches sur les sites de ‘Ayn Manâwir afin de mettre au jour les vestiges de l’agglomération villageoise qui se trouvait là aux 5e et 4e siècles avant J.-C. Le terroir exploité par cette communauté fut irrigué au moyen de profondes galeries drainantes qui permirent de capter une nappe perchée prisonnière de la colline gréseuse située au sud de la zone habitée.
carte d'Égypte © Achemenet / 2014 |
carte de l'oasis de Kharga © IFAO / 2001 |
La fouille du temple (secteur MT) et des différents secteurs d’habitats (MMA et MMB) ainsi qu’une prospection opérée sur le site voisin de ‘Ayn-Ziyâda (ZMA) ont livré plusieurs centaines d'ostraca inscrits en écriture démotique. Confié à Michel Chauveau (EPHE–IVe section) assisté de Damien Agut-Labordère (Collège de France puis CNRS-ArScAn), le travail de publication a permis de translittérer et traduire un ensemble de 461 textes sur ostraca (tessons de poterie).
Ces documents concernent principalement l’administration du temple et les affaires des particuliers. Cet ensemble documentaire est tout à fait exceptionnel pour l’Égypte tant par son ampleur – 460 documents sont dans un état suffisamment satisfaisant pour pouvoir être publiés − que du fait d'avoir été découvert en contexte.
Les ostraca de ‘Ayn Manâwir (O.Man.) éclairent une facette très peu documentée de la société égyptienne ancienne: la vie d’une communauté agricole relativement autonome par rapport au pouvoir royal. Celle-ci paraît en effet tout entière organisée autour du temple local consacré à "Osiris-iou" (une variante d’Osiris) et d’autres institutions religieuses oasiennes (le temple d'Amon d'Hibis ou de Qasr el-Gouheita).
Une autre particularité de cette documentation accroît encore son importance pour l’histoire rurale de l’Égypte perse. Alors que les ostraca découverts dans la vallée du Nil ou sur les autres sites oasiens ne contiennent que des textes courts destinés à être rapidement jetés au rebut (comme des reçus ou des brouillons de comptabilité), les ostraca de ‘Ayn Manâwir présentent la particularité de receler un grand nombre d’actes privés qui, en raison de leur importance, étaient normalement couchés sur papyrus (actes de mariage, de divorce, de vente ou de location). La vie de certaines familles locales et les itinéraires de nombreux individus sont ainsi documentés avec une précision tout à fait inédite.
La communauté villageoise qui vivait à ‘Ayn Manâwir à l’époque perse est sans aucun doute l’une des mieux connues de la longue histoire pharaonique.
ostraca de ‘Ayn Manâwir O.Man. 5268: contrat de mariage
© IFAO
Damien Agut-Labordère (CNRS-ArScAn) / mars 2014